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Bibliophagie
9 août 2010

Chaos calme

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Pedro Paladini vient de perdre sa femme Lara, tandis qu’il sauvait une femme de la noyade

Au lendemain des funérailles, après qu’il a conduit sa fille Claudia, âgée de 10 ans, à l’école, il décide de rester là, dans sa voiture, à l’attendre.jusqu’à sa sortie des classes. Cette impulsion lui permet de s’intaller dans une sorte de no man’s land d’où la souffrance et le deuil ne pourront pas l’atteindre.

Jour après jour, il réitère sa station devant le bâtiment, établi dans cet « œil du cyclone » comme le dit si justement la quatrième de couverture, dans cette bulle protectrice où nul remous ne le touche.

Pour les autres cependant, son immobilité est perçue comme une manifestation de souffrance insondable, et c’est pourquoi ses collègues et ses proches défileront auprès de lui pour lui confier leurs douleurs, partager leurs souffrances, se dépouiller de leur façade sociale , ignorant que l’oreille qui les écoute est inconstante, caustique, uniquement préoccupée de sa propre préservation.

Comme la société dans laquelle il travaille est en pleine fusion financière et secouée par les démissions, les changements et les querelles de pouvoir, sa hiérarchie accepte que Piedro demeure dans son état de stagnation… qui prendra fin sans qu’au fond elle n’ait servi à quoi que ce soit..

Commentaire

Si la lecture de ce roman est agréable et fluide, si le thème en est original, le livre souffre néanmoins de lacunes sévères : Les confidences s’arrêtent là où elles pourraient donner lieu à une autre dimension, le deuil esquivé ne surgira jamais ni chez le père ni même chez l’enfant, et la fin du livre, avec la cessation de l’attente devant les portes de l’école, n’aura produit aucun changement chez le héros… Comme si l’esquive de Piedro était aussi celle de l’auteur qui recule devant la vérité et contourne ce qui aurait dû être au centre du livre : le deuil et son travail…

Peut-on d’ailleurs être capable d’ écoute quand, à l’instar du personnage central, on ne rétracte devant sa propre douleur, quand on se réfugie dans une forme d’enfermement distancié ?

Sandro Veronesi

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Sandro_20Veronesi

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Né à Florence en 1959, Sandro Veronesi est l'auteur de Les vagualames (Laffont, 1993) et de La Force du passé (2000, Plon), traduit dans plus de quinze langues, qui a obtenu le prix Campiello et le prix Viareggio. Chaos calme obtient le prix Strega en 2006, puis est porté à l'écran en 2008 par Antonello Grimaldi avec Nanni Moretti dans le rôle de Pietro

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Commentaires
S
j avais lu le livre, décevant il est vrai... Lorsque le film est sorti, tt le monde en Italie attendait la scène "hard" qui est assez soft à mon goût et inutile. C est le rôle de la soeur de la défunte qui m a déconcertée. Oui bof il y a bp mieux. Veronesi ne parle pas assez, à mon avis, du non-amour qu il portait à son épouse. Pourquoi cette souffrance ? Il l a connaissait à peine (d'après ce qu en dit la sorella), culpabilité sans doute. Le film un peu plus plus divertissant.... Sinon très heureuse d avoir découvert ce blog, super!!!
S
j avais lu le livre, décevant il est vrai... Lorsque le film est sorti, tt le monde en Italie attendait la scène "hard" qui est assez soft à mon goût et inutile. C est le rôle de la soeur de la défunte qui m a déconcertée. Oui bof il y a bp mieux. Veronesi ne parle pas assez, à mon avis, du non-amour qu il portait à son épouse. Pourquoi cette souffrance ? Il l a connaissait à peine (d'après ce qu en dit la sorella), culpabilité sans doute. Le film un peu plus plus divertissant.... Sinon très heureuse d avoir découvert ce blog, super!!!
D
" Comme la société dans laquelle il travaille est en pleine fusion financière et secouée par les démissions, les changements et les querelles de pouvoir, sa hiérarchie accepte que Piedro demeure dans son état de stagnation… qui prendra fin sans qu’au fond elle n’ait servi à quoi que ce soit... "<br /> <br /> Tout cela est hautement improbable : à l'heure où les entreprises (même et surtout "en crise") se débarassent de leurs salariés comme de "kleenex", on va croire, bien sûr, que le gars qui passe ses heures enfermé dans sa voiture (suite à un drame personnel terrible, certes...) ne va pas perdre son boulot dans les trois jours... et dans l'Italie berlusconiste... bin voyons !<br /> <br /> Mais ton billet met l'accent sur le style... et c'est un réconfort, crois-moi, de reparler ENFIN de style !!!(je lisais les six pages flagorneuses terrifiantes de "Marianne" sur le dernier machin prétentiard de Houellebecq) Alors, il faudrait simplement que cet auteur (qui m'a l'air sérieux) présente une histoire basiquement plus crédible...<br /> <br /> Amitiés à toi, Sybilline !
M
C'est un livre qui semble avoir un goût d'inachevé ?...
H
Il est dans ma PAL, on me l'a conseillé puis offert. J'ai lu différents avis, je pense que je ne vais plus tarder à le lire pour me faire ma propre opinion...
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