Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bibliophagie
31 mai 2008

Magnus

9782226167347_g

Hambourg 1943. Au cœur de la ville bombardée, un petit enfant, terrifié, assiste à la mort de sa mère emportée par les flammes. Dans ses bras, il tient un petit ours en peluche nommé Magnus... Et puis c’est l’oubli, l’amnésie ..

Quand il reprend pied avec la vie, le garçonnet a 5 ans, s’appelle Franz-Georg Dukental, fils de parents allemands dont il apprendra, bien plus tard, qu’ils furent des nazis convaincus et actifs. Lors de la déroute de l’Allemagne en 1945, la famille doit fuir, changer plusieurs fois d’identité. Son père émigre en Amérique Latine et est, peu après, porté pour mort..

Confié à un oncle retiré à Londres, Franz-Georg  reste hanté par le souvenir de ce père dont il cherchera la trace en Amérique du Sud. C’est là qu’il a la révélation du drame vécu à Hambourg. Après une période où Magnus veut tout oublier de son passé, la question de son identité ressurgit, identité néanmoins captive de cette famille criminelle qu’il crut si longtemps sienne.

C’est en épousant la femme du crime et en se vengeant du père du crime retrouvé par hasard que Magnus perdra tout... Pour retrouver l’image d’un père en ce  Frère Jean entouré d’ abeilles bourdonnantes qui lui montrera la voie de la paix et du renoncement...

Commentaire

Sylvie Germain déploie une écriture tout à fait personnelle, poétique, envoûtante, lyrique, magique, au point qu’elle semble, par moments, appartenir au domaine de l’incantation, de la célébration pure de la langue ou de ce propos d’une philosophie du langage qu’elle résume si bien au début de son livre : "Ecrire c'est descendre dans la fosse du souffleur pour apprendre à écouter la langue, respirer là où elle se tait, entre les mots, autour des mots, parfois au coeur des mots."

Ais-je aimé ce roman ? Certes l’écriture est d’une grande beauté poétique, mais elle pèche par son manque de vie et de spontanéité.

Certes, l’histoire de cet homme qui perd son nom et ses racines mais en garde le poids et la culpabilité, et qui, après un long parcours fait d’évitement, de révélations, de fuite, finira par  se re-choisir un nom et opter pour le déracinement, est intéressante, mais elle manque de chaleur, et l’on sent trop que Sylvie Germain conduit ses personnages (comme l’on conduit une thèse) bien plus qu’elle ne se laisse conduire par eux.

Mon appréciation est fort mitigée, donc...

Publicité
Commentaires
B
j'ai beaucoup apprécié ce récit plein de rebondissement et sa construction très adaptée à l'histoire
S
chose faite : j'ai lu le livre et j'ai aimé le style sobre et clair de cet écrivain qui est également penseur
M
C'est vrai qu'il y a quelque chose de distant. Mais justement, je crois que c'est ce qui fait que j'ai tant aimé ce livre. Certains passages, dont celui que tu cites, m'ont touché au point d'en faire l'un de ces livres à post-it qui ornent ma bibliothèque...
N
J'ai ce livre dans ma PAL depuis presque un an et que je veux lire absolument. Son histoire me paraît dramatique et sombre, mais j'aime le style de Sylvie Germain très distancié. Ton billet me donne envie de le commencer rapidement :o)))
L
J'ai aimé lire ce livre : malgré une écriture très distante, ce livre a marqué mon esprit.
Bibliophagie
Publicité
Bibliophagie
Derniers commentaires
Publicité