Battement d'ailes
Un paradis en Sardaigne, non loin de la mer, où quelques maisons résistent aux assauts des promoteurs immobiliers, dont celle de Madame convertie, pour partie, en chambres d’hôtes. Rebelle, anarchique, originale et superstitieuse, Madame est aussi d’une générosité sans limites et si elle se laisse volontiers berner par ses amants, elle s’attire également des amitiés profondes et durables : celle de la jeune adolescente qui nous parle en ce livre, celle d’un grand-père, sorte de sage tantôt plein d’humour, tantôt déprimé, celle du fils aîné des voisins, trompettiste incompris des siens.
Madame n’a jamais été aimée et en souffre tellement qu’elle se laisse parfois humilier et bafouer plutôt que vivre ces moments où "elle se rappelle qu'elle est seule et a l'impression d'étouffer".
Mais le rêve construit la réalité, comme nous le savons depuis « Mal de pierres », cela sera encore plus vrai ici...
Commentaire
On retrouve avec plaisir certains thèmes du « Mal de pierres » : Une héroïne qui souffre du mal d’amour et dont l’extravagance attire réprobations et isolation, l’amitié ardente et profonde d’une jeune adolescente qui prend la parole pour témoigner de ce que nul autre ne perçoit , la force du rêve qui, seul, colore et construit la beauté d’une vie autrement terne...
Ce roman à la fois sensible, poétique et mystérieux, m’a toutefois semblé moins construit et moins attachant que le splendide « Mal de pierres ». J’attribue cette impression pour part à la dispersion de l’auteur dans un trop grand nombre de personnages secondaires, pour part à la trop grande jeunesse en écriture de Milena Agus qui s’est ici affrontée à un personnage trop complexe pour son jeune talent