Pearlie et Holland Cook font connaissance dans les années 20 alors qu’ils sont encore adolescents, ils s’éprennent aussitôt et partagent une idylle profonde et inoubliable.

C’est à ce moment que l’Amérique entre en guerre et qu’ Holland, terrorisé, se terre dans une chambre close pour éviter l’engagement, aidé en cela par sa mère et la jeune fille. Mais un dénonciateur a bientôt vent de cette vie clandestine, si bien qu’Holland se voit finalement emmené de force à la guerre.

Des années plus tard, les jeunes amoureux se retrouvent par hasard et découvrent que leur passion n’a pas changé, même si Holland, plus taiseux que jamais, refuse d’évoquer ses années au loin.

Comme son attitude durant la guerre le prouve, Holland est un faible, un indécis qui ne se prononce sur rien, mais il est beau et réellement épris de Pearlie. Un mot sibyllin des tantes fantasque du futur marié, selon lequel Holland aurait une maladie du cœur, induit Pearlie à penser qu’il lui faut protéger son mari de toute émotion trop forte, c’est pourquoi elle lui cachera les informations qui secouent l’Amérique : L’affaire Rosenberg, le MacCarthysme, la ségrégation raciale (on apprend, mais un peu tard, que le couple est noir)et l'homophobie.

Bientôt un fils leur nait : Sonny, hélàs atteint de la polio

La vie se poursuit, avec ses duretés, ses peines et ses joies, jusqu’au jour où apparait un homme étrange, Charles Drumer, dit Buzz, un ancien ami de guerre d’Holland qui s’invite chez Pearlie et distille, petit à petit, des révélations sur le passé de son mari qui vont la bouleverser, mais non entamer son amour. Drumer lui propose alors un marché pour le moins tordu…

Commentaire

Si ce roman n’est pas un chef d’œuvre, et use abusivement de l’effet d’atermoiement, il présente néanmoins un intérêt certain.

Le personnage de Pearlie autour duquel se centre le récit est d’une grande subtilité, sensible et riche en ce qu’il révèle d’une époque et d’une mentalité : Pourquoi, en effet, la jeune femme acceptera-t-elle un marché sordide sinon parce qu’elle est noire et Drumer blanc, parce qu’elle est femme, relativement pauvre et que les soins que nécessite son fils sont coûteux ?

Fragile donc du fait de sa situation sociale et de la domination machiste, toutes deux acceptées comme des évidences incontestées si bien que la jeune femme s’occupe pratiquement seule de son fils et n’insiste jamais pour engager une conversation de couple, Pearlie reste fondamentalement une femme forte, forte de son abnégation, de son amour, de sa volonté de protéger et de réaliser le bonheur de ses proches.

Le livre se veut une monstration de l’impossibilité de connaître l’autre, mais si Pearlie découvre en effet une face méconnue de son mari trop silencieux, qui donc peut prétendre connaître entièrement ses proches même les plus intimes et les plus bavards ? S’agit-il vraiment d’une lacune ? N’est-ce pas plutôt une condition non seulement humaine, mais indispensable à l’amour ?

Histoire d'un mariage

Partager cet article