La petite dame en son jardin de Bruges
Parce que cette nuit là Charles a rêvé de sa grand-mère décédée 50 ans auparavant, il s'en va retracer le chemin de ses souvenirs d'enfant émerveillé par ces vacances d'été qu'il passait auprès d'elle, à Bruges, en sa demeure enchantée.
Quand, au lendemain du veuvage de la vieille dame, le petit Charles fut envoyé pour la première fois chez elle, une connivence profonde s'installa immédiatement entre la grand-mère et son petit-fils, et, très vite, il fut son héros, elle fut son enchanteresse au sein d'un amour tendre et lumineux.
Car malgré son enfance sacrifiée aux lourds travaux de la ferme, malgré sa douleur de ne pouvoir étudier comme ses frères seuls le pouvaient, malgré ses rêves brisés, Thérèse-Augustine illuminait tout ce qu'elle approchait et parvint à transmettre à l'enfant cette flamme qui passionne chaque acte du quotidien, cette poésie qui transforme la réalité en rêve.
Commentaire
Pour tout commentaire, je me contenterai de vous offrir un extrait de ce petit ouvrage, car comment mieux célébrer un texte dans lequel la poésie du coeur et celle de la langue vont sans cesse l'amble qu' en me retirant pour lui laisser la place?
« Depuis quelques années, si absurde que cela puisse paraître aux gens que I' amour ne met pas hors de leur bon sens, je rencontre de plus en plus souvent votre visage dans mes songes. Il suffit de la plus modeste connivence des choses - une certaine tendresse de la lumière sur les fleurs, le trille d'un merle clans le crépuscule du jardin ou, comme en ce moment, une simple accentuation de la brise qui fait parler la mer un peu plus haut qu'à I' accoutumée- pour que mon coeur m'apporte la confirmation de ce que je savais déjà : je ne me ferai jamais une raison de vous avoir perdue. »