Le jeu de l'ange
David Marin rédige d'obscures articles dans un quotidien lorsque son patron, reconnaissant son talent d'écrivain, lui confie la tâche de rédiger le feuilleton de son journal. Bien qu'affecté d'une tumeur cancéreuse au cerveau, David se plonge dans cette rédaction qui va très vite lui assurer très vite une grande renommée, tant et si bien qu'un étrange éditeur du nom de Corelli lui commande, pour une somme fabuleuse et la promesse d'une guérison totale de sa tumeur, un ouvrage qui devrait être la bible d'une nouvelle religion.
David accepte ce défi. Devenu dès lors riche, et guéri de son cancer, il s'offre la location d'une maison sombre et baroque dont il s'avère que l'ancien propriétaire, Diego Marlasca, avait couché sur papier l'ébauche inconsistante et démente de textes dits inspirés, consacrant ainsi l'échec d'une première bible également commandée par Andréas Corelli.
Le mariage de Cristina, celle que David a toujours aimée, avec Pedro Vidal, leur ami et protecteur commun, sera telle l' encre haineuse et funeste avec laquelle s'écrira cette bible dont l'avancée noircit l'âme de l'auteur. Parallèlement à la composition de cet ouvrage, David effectue des recherches sur son prédécesseur, mais ce faisant, il précipite les catastrophes, la ruine et le crime dans la vie de son entourage...
.
Commentaire
Cette intrigue touffue, dont mon résumé n'a pu rendre que le squelette, soutient la comparaison avec le précédent « L'ombre du vent » du même Zafon, tant du point de vue de la qualité de l'écriture que de cette habile intrication du réalisme et de la magie.
Mais où la comparaison tourne au désavantage du second, c'est tout d'abord dans ce côté ténébreux du héros, et de cette histoire, dont les thèmes faustiens, lucifériens et annonciateurs d'une ère du Mal (le récit se déroule, en effet, au cours des années 1930) n'aboutissent, en finale, strictement sur rien. C'est, ensuite, dans l'absence de sens d'une série de crimes inutiles, sans compter le flou artistique dans lequel reste et restera cet éditeur à la fois sombre et lumineux qu'est Corelli.
Et c'est enfin dans la personnalité du héros, ce David Martin dont le caractère égoïste, cynique et froid ne m'as permis d'entretenir aucune connivence et aucune entente avec ce personnage que je n'ai approuvé à aucun moment.
..
Carlos Ruiz Zàfon
..
Carlos Ruiz Zafon est né en 1964, tout près de la Sagrada Familia de Gaudi, à Barcelone. Il a travaillé dans la publicité avant de se consacrer à l'écriture. Il a obtenu le prix Planeta pour l'Ombre du vent, et connu un succès mondial. Il écrit des livres pour la jeunesse, des romans et des scénarii, et vit depuis 1994 à Los Angeles