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Bibliophagie
29 août 2009

L'été le plus chaud

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Dans ces 12 nouvelles mélancoliques et désenchantées, l'auteur nous offre un échantillon de ces situations au cours desquelles se révèle la douleur d'une relation où l'un change et l'autre non, ou au cours desquelles ressurgit le regret de ce qui fut aimé et ne le sera plus jamais:

Une conférencière retrouve, dans une ville de l’Est, la famille qu'elle aima jadis et se demande pourquoi elle les a ainsi oubliés. Deux amies rendent visite à une troisième qui se trouve, depuis quelques années, à l' hôpital, et réalisent que cette visite est le seul lien qui demeure de leur ancienne et profonde amitié. Deux jeunes femmes vivent une idylle dans leur appartement en bord de mer, jusqu'à ce que l'une d'elles s'en aille, lassée de cette relation. Une jeune femme, partie étudier à Londres, invite son amie restée au pays à la rejoindre, mais leurs modes de vie différents ont creusé un écart irréparable entre elles et l'amie rentre au pays, soulagée d'en avoir fini avec ce court séjour...

Commentaire

Dans ces nouvelles, Zsuzsa Bank montre comment les sentiments humains peuvent se déliter sous l'effet de l'ennui et de la routine, du silence, d'un désamour que rien ne justifie. Que ce soit dans un couple, dans une amitié où tout se partage, dans une famille étroitement unie, il y en a toujours un qui se lasse, s'éloigne, cesse de se réchauffer au coeur de l'amour ou de l'amitié, il y en a un qui délaisse..

Et il y a l' autre qui s'en trouve déchiré, abattu, effondré, qui ne parvient jamais vraiment à guérir, à récupérer, à revivre, car d'un désamour, on ne se remet jamais...

Pour exprimer ces moments d'intense bonheur, comme pour dire la profondeur d'un chagrin inépuisable, Zsusza Bank use d'une écriture dominée par la pudeur : Comment dire ces sentiments si intenses, si douloureux quand aucun mot ne pourrait les traduire sans les dénaturer?

Simplement il faut agir comme si de rien n'était, regarder encore le monde environnant, éviter tout lyrisme, rester sobre, presque minimaliste, et, ce faisant, laisser entendre une émotion d'autant plus forte qu'elle se ravale dans une ellipse, s'étrangle d'une coupure de phrase, s'étouffe dans la contemplation de presque rien:

« J'ai sorti le linge sale de la chambre, ouvert le robinet, versé de la lessive dans la machine, puis de I'assouplissant, et le faire m'a apporté le calme. Sur un siège, devant la machine à laver, j'ai regardé le tambour et son mouvement toujours identique. J'ai écouté le bruit qu'il produit lorsqu' il se met en mouvement et celui de I'eau lorsqu'elle coule dans le tambour. Plus tard, devant l'étendoir, une tasse de thé aromatisé à la main, j'ai attendu que le linge soit sec. J 'ai regardé I 'air humide du .chauffage couvrir la fenêtre de buée,.les gouttes d'eau tomber en perles, puis couler sur le rebord de la fenêtre. c'est ainsi depuis des mois. Je regarde jusqu'au bout le linge qui sèche, et je me dis, cela précisément, cette vision, devra suffire pour un moment. »

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Commentaires
L
Bonjour et bravo pour votre blog !...<br /> En guise d'échange, voici le mien, à visée littéraire et artistique :<br /> <br /> http://jmparent6.blogspot.com<br /> <br /> Bien cordialement JM Parent
G
Un thème qui m'attire, mais je ne crois pas que je vais lire ce livre bientôt car je sais qu'il briserait ma bonne humeur et me ferait replonger dans de mauvais souvenirs :(
L
Sûrement très beau bien que pas très gai... si tu le fais circuler, je veux bien le recevoir aussi !
P
ça a l'air assez triste en effet, mais également très tentant!
P
ça a l'air assez triste en effet, mais également très tentant!
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