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Bibliophagie
2 décembre 2008

Sur la plage de Chesil

chesil

Au début des années 60, deux jeunes gens, Edward et Florence, éduqués selon les convenances et les principes de l’époque, vont passer leur nuit de noces sur la plage de Chesil. L’arrivée du moment fatidique approche, remplissant Florence de frayeur et de dégoût, tandis qu’Edward,  également non initié, craint sa maladresse et cette sorte de colère toujours à fleur de peau chez lui.

Certes, tous deux s’aiment, mais la jeune femme ne cesse de repousser l’échéance tant redoutée, ce qui convient et ne convient pas à Edward.

Le repas du soir s’éternise, entrecoupé de silences gênés. Chacun se remémore, pour soi, le souvenir de leur rencontre, de leurs premiers émois, de leurs familles respectives si différentes. Florence, que le mariage a acculé à ses obligations maritales, se demande si elle ne s’est pas trompée de voie... et se jette à l’eau. Une eau où chacun d’eux pataugera et commettra, pour sa part, un geste qui le remplira de honte.

Parce que Florence n’aura pu dire son dégoût avant le mariage, parce qu’Edward substitue l’accusation à la honte, les jeunes gens ne se verront jamais plus...

Commentaire

Ce fut une grosse déception pour moi que ce roman : McEwan écrit de manière froide, analytique, il décortique les moments de cette scène capitale comme le ferait un observateur distant, empêchant toute empathie avec ses personnages que l’on observe presque comme des animaux d’un laboratoire psychologique.

Bon, j’exagère, l’auteur tente bien de nous mettre dans la mentalité de l’époque, mais alors, il n’est pas conséquent avec celle-ci, car il est évident qu’à l’époque, le divorce était inimaginable et le mariage, si raté sexuellement fut-il, se devait d’être maintenu à tout prix.

Le seul point intéressant de ce livre est la manière très maîtrisée et souple avec laquelle l’écrivain conduit cette alternance, cette contradiction ou cette déviation entre les pensées intimes et le discours des protagonistes, entre leurs émois internes et leurs gestes,  entre leurs souvenirs et leur présent. Mais même cette réussite là ne rachète pas, à mon sens, l’incohérence du propos...

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Levraoueg, avec son billet enthousiaste, m'a incitée à cette lecture que je ne regrette pas, bien au contraire! Il faut vraiment lire son commentaire, car les oppositions sont plus intéressantes que les similitudes

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Ian McEwan

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McEwan

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Ian McEwan est né en Angleterre en 1948. Il passe une partie de sa jeunesse en Extrême Orient, en Afrique du Nord et en Allemagne avant de revenir dans son pays.

Les romans de Mc Ewan nous invitent à renouveler notre regard sur l'Humanité, sur nos croyances, et abordent souvent les thèmes du mythe et de la mémoire. L'écrivain explore toute la complexité du monde contemporain avec réalisme et cruauté.

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Commentaires
D
Bonsoir, comme je l'ai dit dans mon billet du 25/10/08. J'ai été aussi un peu déçue après m'être délectée de Expiation et Samedi (qui sont deux bons romans). J'attends quand même le prochain. Bonne soirée.
A
J'ai personnellement adoré. Mais je comprend qu'on puisse complètement "passer à côté". Il faut donc tenter la lecture à tout prix.
K
Bizarrement, les avis très contrastés me donnent toujours envie de lire le livre pour avoir ma propre opinion!!! Je finirai certainement pas lire celui-ci... un jour, quand il sortira en poche!!
S
@ Hathaway et Florinette : Ce roman prête à des réactions fort divergeantes et je suis curieuse de lire vos impressions!
F
Jusqu'à présent, j'ai lu beaucoup d'avis contraires sur ce livre et maintenant j'ai bien envie de le découvrir !
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