Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bibliophagie
8 août 2008

Les hirondelles de Kaboul

9782266134750

Dans Kaboul rongée par  la violence des intégristes,  les soldats de dieu sèment la terreur et les mollah organisent exécutions et lapidations à tour de bras. A la ruine de la ville entière, saccagée par de longues guerres, répond la profonde corruption des hommes. La ville, enlaidie de misères, reflète l’abjection d’une survie qui ne s’obtient plus qu’à coup de lâchetés, d’hypocrisie, d’égoïsmes brutaux, de haines envers ces plus faibles que sont

les femmes en tchadri réduites à l’état de sous esclaves.

Sous une chaleur torride, sous un  régime écrasant, il semble que le moindre trait de beauté soit impossible, étouffé avant que de naître...

Pourtant deux femmes luiront un instant dans la noirceur ambiante :  l’une, la très belle Zuneira, mariée à un homme soumis aux taliban, ne supportera pas les lâchetés de son mari et, au cours d’une dispute, le tuera accidentellement, ce qui lui vaudra sa condamnation à mort ; l’autre, Mussarat, la femme d’Atiq le geôlier, un taliban convaincu qui la brutalise et la méprise d’autant plus qu’elle est atteinte d’une maladie incurable, se sacrifiera pourtant par amour pour son mari.

Ainsi s’éteignent ces deux percées dans la nuit... La nuit totale règne à nouveau..

Commentaire

Extrêmement dur, ce roman présente une réalité proche de l’enfer, terrifiante puisqu’ on sait qu’elle a lieu, réellement, en certains pays.

J’ai trouvé cette lecture particulièrement éprouvante parce que la banalisation du mal y est constante, parce que les propos cyniques et immondes que tiennent les hommes y sont insupportablement révoltants, parce que les seules manifestations d’amour et de courage des deux femmes n’auront, en finale, aucun impact : Or, quand même l’amour, non seulement n’est pas reconnu, mais se voit humilié et exécuté sur la place publique, quel espoir reste-t-il ?

L’écriture de Khadra est en quête de métaphores parfois originales, mais souvent surfaites et artificielles, et si son style est expressif, il ne m’a fait ressentir, à aucun moment, ce bonheur de lecture qui me capte, me touche et me fait véritablement aimer un livre...

Publicité
Commentaires
B
Il faudrait sûrement que je le lise car, d'après ce que tu écris, la réalité est encore pire que ce que j'imagine. Mais cette absence d'espoir que tu soulignes me paraît tellement désespérante...
N
Je n'ai pas lu ce livre de Khadra, mais "Morituri" et "A quoi rêvent les loups", les deux portant sur l'intégrisme et très durs à lire. J'en ai d'autres en réserve concernant cet auteur que j'apprécie.
P
Je comprend ton point de vue mais malgré la dureté des propos, je pense que je ne m'arrêterai pas là, mais plus tard... J'ai envie de choses un peu plus légères !
C
Un des rares que je n'ai pas lu. <br /> A rajouter sur ma liste donc mais un jour où le moral est au beau fixe.<br /> Sinon tu peux lire les autres de Khadra les yeux fermés, pas vraiment otpimistes mais tous très beaux.
M
J'avais aussi trouvé ce roman très dur mais j'avoue que ce n'est pas le genre de romans que je préfère. Ca donne à réfléchir, surtout quand on sait que c'est écrit par un homme !
Bibliophagie
Publicité
Bibliophagie
Derniers commentaires
Publicité