Les hirondelles de Kaboul
Dans Kaboul rongée par la violence des intégristes, les soldats de dieu sèment la terreur et les mollah organisent exécutions et lapidations à tour de bras. A la ruine de la ville entière, saccagée par de longues guerres, répond la profonde corruption des hommes. La ville, enlaidie de misères, reflète l’abjection d’une survie qui ne s’obtient plus qu’à coup de lâchetés, d’hypocrisie, d’égoïsmes brutaux, de haines envers ces plus faibles que sont
les femmes en tchadri réduites à l’état de sous esclaves.
Sous une chaleur torride, sous un régime écrasant, il semble que le moindre trait de beauté soit impossible, étouffé avant que de naître...
Pourtant deux femmes luiront un instant dans la noirceur ambiante : l’une, la très belle Zuneira, mariée à un homme soumis aux taliban, ne supportera pas les lâchetés de son mari et, au cours d’une dispute, le tuera accidentellement, ce qui lui vaudra sa condamnation à mort ; l’autre, Mussarat, la femme d’Atiq le geôlier, un taliban convaincu qui la brutalise et la méprise d’autant plus qu’elle est atteinte d’une maladie incurable, se sacrifiera pourtant par amour pour son mari.
Ainsi s’éteignent ces deux percées dans la nuit... La nuit totale règne à nouveau..
Commentaire
Extrêmement dur, ce roman présente une réalité proche de l’enfer, terrifiante puisqu’ on sait qu’elle a lieu, réellement, en certains pays.
J’ai trouvé cette lecture particulièrement éprouvante parce que la banalisation du mal y est constante, parce que les propos cyniques et immondes que tiennent les hommes y sont insupportablement révoltants, parce que les seules manifestations d’amour et de courage des deux femmes n’auront, en finale, aucun impact : Or, quand même l’amour, non seulement n’est pas reconnu, mais se voit humilié et exécuté sur la place publique, quel espoir reste-t-il ?
L’écriture de Khadra est en quête de métaphores parfois originales, mais souvent surfaites et artificielles, et si son style est expressif, il ne m’a fait ressentir, à aucun moment, ce bonheur de lecture qui me capte, me touche et me fait véritablement aimer un livre...