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18 mai 2008

La Dernière Fugue

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Le récit se déroule dans une maison de retraite provinciale, la Quiétude Sainte-Anne, que l’on devine plutôt bon genre. Des soeurs discrètes et efficaces y veillent sur une petite société de vieilles dames et de vieux messieurs
Parmi les pensionnaires, Mortsauf, le narrateur, affiche un détachement supérieur, malgré sa vie antérieure tumultueuse : Sa captivité, sa fugue
jusqu’en un château isolé où il connut l’amour, durant un été de silence irréel,  sa passion pour les tableaux qui lui en fit acquérir une grande collection. La conservatrice du musée local et la belle-fille de Mortsauf, convoitent ces toiles, et Mortsauf assiste avec amusement à leurs manigances autour de son magot, magot dont il se dépouille avec facilité, de même qu’il l’a acquis facilement. Si le narrateur semble ainsi détaché de tout, il évoque néanmoins sa souffrance d’avoir dû abandonner son ancienne demeure et ce paysage tant aimé, tous ces lieux chargés de tant de souvenirs.. Il y a là des pages poignantes, comme celles qui montrent Mortsauf revenant un jour vers son ancienne maison en une dernière fugue qui s’achève devant le portail verrouillé par ses successeurs.

Commentaire

L’auteur, brillant jongleur de mots, écrit d’une manière fort belle , dans un style classique aisé. Son roman est également le prétexte à de longs débats philosophiques entre le narrateur et un autre résident, Noirac (anagramme de Cioran), un homme pessimiste mais qui aura jusqu’à la mort le courage de son désespoir.

Ce roman, trop méconnu, est un mélange de drôlerie et de réflexions profondes, une chronique douce-amère sur ce milieu où la mort guette à chaque instant, où chacun, dans ce sursis de la Quiétude, se raccroche à des petits riens, s’arme d’amertume ou accepte son sort sereinement

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