Ultimes vérités sur la mort du nageur

16 avril 2008

Ultimes vérités sur la mort du nageur

Les nouvelles qui composent cet ouvrage pourraient être perçues comme fantastiques si elles n’étaient si clairement des métaphores de la passion écrivante. En commençant par la première où un homme ne cesse, par delà sa mort différée, de poursuivre la description émerveillée d’une place de marché et en finissant par celle, qui titre l’ouvrage, où un nageur-écrivain, parce qu’il considère son art comme un dépassement constant de soi-même, parce qu’il en refuse la désacralisation ambiante, finira ses jours, incognito, en nageant à coutre courant , reconnu seulement par une poignée d’amis fidèles.

Les nouvelles intermédiaires concernent toutes un secret, un secret que l’homme évite ou craint, qui le poursuit ou qu’il poursuit. Ce secret, tel un lieu hanté au fond de l’être, ne peut être approché que par le rêve, le silence et l’exercice de la fiction écrite, trois gestes qui ne l’abordent que pour mieux le dérober, ainsi qu’il se doit, car que serait l’écriture si elle n’était la monstration distanciée de ce mystère qui passe l’homme et le dépasse ?

Commentaire

Il convient vraiment de savourer chaque ligne de ce recueil dont les phrases sont ouvragées jusqu’à la perfection de leur rythme et de leurs sonorités, dont l’écriture, d’un classicisme très pur, coule et déroule ses périodes musicales.

A peine est-il besoin d’un support narratif quand une si belle langue déploie ses accents et ses jours, il nous suffit d’écouter pour découvrir, pleinement, ce qu’est le pur bonheur de lecture.

Mais l’auteur a choisi de nous conter des histoires captivantes, enchantées, que l’on peut lire simplement pour le plaisir de nous laisser emporter dans le rêve des autres...