La Cocadrille
« Il est dit souvent aujourd’hui, preuves chiffrées à l’appui, que le plus grand nombre des êtres qui vivent ici-bas sont encore des paysans. Ce fait en dissimule un autre, qui a bien plus de portée. C’est que pour la première fois de notre Histoire, il devient possible que la classe des survivants n’aille pas survivre. D’ici quelques décennies, il n’y aurait alors, sur terre, plus de paysans du tout.»
Pour garder ce monde en mémoire, John Berger brosse quelques tableaux de la vie paysanne au sein d’un village de Haute-Savoie sous forme de courtes nouvelles dures et touchantes.
Lucie Cabrol, la Cocadrille, qui clôt le livre , est une nouvelle particulièrement poignante:
Commentaire
Un livre extrêmement touchant où Berger déploie toute la tendresse âpre qui est la sienne. Certes Berger ne mâche pas ses mots pour nous décrire le monde paysan dur au travail et impitoyable, mais l’on sent partout son amour pour ces gens et pour cette vie au plus près de la terre.
La beauté de son style s’allie à l’immense tendresse que Berger éprouve pour cette femme courageuse et dure que ni le rejet des villageois, ni la pauvreté dans laquelle l’a précipitée sa famille n’entame. Merveilleux hommage à l’égard des personnes différentes, la Cocadrille ne se laisse pas oublier par ceux qui l’ont rencontrée dans ces pages...