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Bibliophagie
24 mars 2008

Alouette

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Alouette doit partir une semaine à la campagne. Ses vieux parents achèvent amoureusement la valise. Comment vont-ils survivre à une si longue absence ?
Pourtant, quand Alouette paraît, le sourire se fige. Elle a trente-cinq ans. Elle est laide. Très laide.
Cette semaine sera celle où ils iront au restaurant, au théâtre. Celle où la mère jouera à nouveau du piano, celle où le père retrouvera son club, les beuveries et le jeu. Celle où le couple, libéré, se donne aux excès et aux crises..

La dernière nuit, le père, ivre mort, la passe à hurler sa haine et sa pitié pour sa fille si laide, si désespérément seule, si malheureuse.
Le lendemain, Alouette revient. Grossie, encore plus laide, encore plus grotesque. Tout rentre dans l’ordre. Et les parents, émus, diront : "A tire-d’aile notre petit oiseau nous est revenu."

Commentaire

Ce roman profond et déchirant est certes, une satire de la morale bourgeoise, de son goût pour l'ordre ainsi que de son hypocrisie, encore que cette critique soit modulée, parce qu’ au fond, nous suggère l’auteur, cette petite vie étriquée n’est-elle pas le rempart que les parents se sont construit contre la souffrance insupportable de voir leur fille unique condamnée par sa laideur à la solitude ?      

Mais ce n’est pas tout : Alouette, celle qui semble une honte et une croix pour les parents, puisque son départ signe leur libération, Alouette également a un rôle vital dans ce couple si lamentable : Elle est l’unique frein à leurs excès, la protection contre leurs différents profonds, le lien qui rend leur vie commune supportable..

Dans une écriture dépouillée et percutante, sous une apparente froideur de ton, Kosztolanyi distille tout au long de ce roman majeur  un savant mélange d’humour, de désespérance, de dureté et de compassion

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Commentaires
S
Un roman très fort, en effet. Je viens de le lire pour le challenge "Mitteleuropa" qui a lieu durant le mois de mars (si le coeur t'en dit, rejoins-nous).
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