Jeudi, 15 h 30
Jeudi, 15 h 30 commence par un accident : la petite Karen est renversée par une camionnette garée, dont le frein à mains s’est relâché. Fille désirée et née par insémination artificielle, elle a pour ami un jeune garçon conteur dans l’âme, et dont tous les récits tournent autour du thème de l’enfant exécré par un de ses parents. Damien , le propriétaire du véhicule meurtrier a abandonné femme et enfants, et promène sa hargne et sa folie froide dans sa camionnette. Sam enfin, antithèse de Damien, est un architecte éperdument amoureux d’une jeune femme qui rêve d’avoir, malgré une opération anticonceptuelle, un enfant de cet amour ...
Ce très beau roman, d’une sensibilité pleine de pudeur, interroge le rapport parents-enfant dans une perspective rarement abordée : Qui donc, de l’enfant adopté ou de l’enfant légitime, pourra éveiller le plus grand investissement émotionnel chez son parent, qu’il s’agisse d’amour ou de haine ? L’enfant légitime, semble répondre l’auteur à travers ses personnages, parce que, plus que tout autre, il met son parent face à l’émergence de la vie, et donc face à sa propre mort ...
L’écriture d’Hemmerechts, de facture classique, coule comme une belle eau pure, elle captive, émerveille, touche et ravit par son intelligence et sa profondeur discrète. Mais il est vrai aussi que parmi ses ouvrages, ce roman est, de loin, le meilleur