Anatomie d’un divorce
Pour faire entendre le déchirement d’un couple divorcé et de leurs enfants, l'auteur a donné voix à chacun des personnages, dans des lieux et des époques différents. La séparation du couple Petra et Victor va entraîner celle de leurs enfants jumeaux, Emilia et Simon. Emilia reste à Bruxelles avec sa mère tandis que Simon suit son père à Paris où ce dernier fonde une nouvelle famille.
Emilia, qui souffre de l’absence de son frère jumeau, se lance à corps perdu dans l’humanitaire , avec ses moments de joies et de peines.. Petra vit fort mal ce divorce non souhaité : ni la haine, ni les aventures sentimentales, ni l'alcool et les voyages ne combleront pour elle le vide terrible laissé par Victor.
Quelques intermèdes sur la vie d’ une ancienne maîtresse du père que la révolte a conduit aux bas-fonds bruxellois et qui mène une existence de clocharde, parsèment le roman ( je n’ai pu déceler le sens de ces chapitres dans l’ensemble du roman) .
Des années 70 aux années 90, entre la Belgique, la France, le Mexique et le Congo, chacun des membres de cette famille devra, tant bien que mal, reconstruire sa vie...
Commentaire
Dans ce roman superbement écrit, l'auteur semble tiraillée entre les moments de tendresse et de sublime et ceux du sordide frisant la crudité, mais le roman retient l'attention par sa finesse et sa profonde pénétration des hommes
Encore l’un de ces auteurs trop négligé, à l’écriture étonnamment belle...
Pour exemple, cet extrait :
« Elle entra dans son sommeil, se glissa dans ses rêves, murmura à son oreille, de sorte qu'il crut rêver d'elle, de sorte qu'elle crut rêver de lui. Victor, c'est moi. Tu dormais déjà ? Et dans leurs rêves, ils voyaient leurs âmes, ils chuchotaient des secrets qu'ils n'osaient dévoiler, même à eux-mêmes, que dans leurs rêves. J'ai quelque chose à te dire. Tu sais à quoi j'ai pensé ? Il y a quelque chose que je veux que tu saches. C'était elle qui parlait et lui qui devait écouter, mais comme ils étaient dans le même rêve, il importait peu que ce soit lui ou elle qui parle. Ils parlaient l'un à travers I'autre et I'un pour I'autre. Jusqu'à ce que le rêve se transforme en cauchemar et qu'elle s'entende crier : je te hais, je te hais, j'essaie de te dire quelque chose et tu n'écoutes pas. »