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Bibliophagie
10 mars 2008

La peau et les os

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En juin 1940, des centaines de milliers de vaincus s'acheminent vers les stalags sous les coups et les cris du vainqueur. Georges Hyvernaud, instituteur charentais, marche dans ce troupeau en guenilles, hébété de faim, de fatigue et de honte. Au bout du voyage, cinq ans de nuit et de boue. Dix-huit cents jours d'humiliation, de promiscuité répugnante, de pestilence et d'abjection. Le prisonnier de guerre est un homme nu, privé d'identité, d'espoir et de rêves. Ce livre terrible, chef-d'oeuvre longtemps oublié, est aussi un acte d'exorcisme et de libération d’un homme définitivement meurtri, brisé et amer ..

« Et maintenant, me voilà réinstallé dans le bonheur. Le bonheur n’est plus cette informe rêverie désespérée. Il a pris son contour précis, ses dimensions exactes. Le voilà présent, pesant, évident, un bonheur épanoui et gras. Qu’est-ce qu’il me faut de plus ?… Un bonheur qui sent la vaseline et le vieux chien. Vais-je pas me plaindre ? »

Commentaire

Hyvernaud porte sa douleur et son impossibilité à revenir aux joies simples de la vie avec énormément d’amertume. Son écriture réaliste est traversée de traits cinglants et de propos acerbes. On sent chez l’auteur une amertume, qui parfois frise la haine, envers tous ceux qui peuvent vivre heureux , se nourrissant de petits bonheurs paisibles et aimables

Si le cœur de l’homme est bien loin de celui d’un Primo Levi par exemple, il a le mérite de nous faire palper la difficulté à partager une expérience extrême avec son entourage et à reprendre goût à sa vie d’avant pourtant tellement espérée durant les années de souffrance   

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