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Bibliophagie
9 mars 2008

Se souvenir de Lampe

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Dans un carnet de notes de Kant figurent  ces mots énigmatiques : « A compter de maintenant et à l’avenir, il ne faut plus se souvenir du nom de Lampe. » C’est à cette énigme que se coltine l’imagination de de Juan.

Lampe fut pendant 24 ans le valet du philosophe dont la vie était mieux réglée que du papier à musique. Le roman abonde en détails sur les singularités du philosophe : ses phobies, ses obsessions, ses égoïsmes mesquins. Quant à Lampe, c’était un homme vil et profiteur, voleur à l’occasion et brutal envers sa femme. Jusqu’au jour fatidique où, pris de boisson, il insulta gravement son maître, provoquant ainsi son renvoi. A sa place est engagé un certain Kaufmann, qui avait autrefois, pour de justes raisons qui nous serons révélées, brisé la carrière militaire de Lampe. Cet engagement ulcéra Lampe qui, quelques jours plus tard, faisait effraction chez Kant pour blesser grièvement Kaufmann à coups de sabre.

                                                                                                                                     

Commentaire

Une petite découverte à laquelle j'ai pris grand plaisir. Bien écrit, ce livre nous dresse un portrait pas trop édifiant de Kant, qui était en effet un grand obsessionnel, égoïste et insupportable à vivre....Comme quoi il peut y avoir une contradiction entre la philosophie et la vie d'un homme (ce qui ne devrait pas être, ainsi que Platon le soulignait). Car c’est bien Kant qui énonçait dans sa critique de la raison pratique « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen»

La personnalité et l’évolution de Lampe sont dépeintes avec beaucoup de pénétration , l’auteur parvient admirablement à se glisser dans la peau de ce personnage aigri et à suivre les méandres de ses pensées.

L’écriture est fort agréable et l’auteur nous réserve un léger recul ironique vis-à-vis de ses personnages que l’on ne peut vraiment exécrer

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